Tribunal judiciaire des Ardennes : Une rentrée sous le signe du renouveau et de la cohésion

L’audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire des Ardennes, tenue ce lundi, a marqué un tournant pour une juridiction en pleine reconstruction. Après des années de tensions liées aux effectifs, la justice Ardennaise affiche aujourd’hui un visage rénové, porté par l’arrivée de six nouveaux magistrats et de plusieurs greffiers, ainsi que par une dynamique collective saluée tant par le parquet que par la présidence du tribunal.

Un tribunal en pleine recomposition

La Procureure de la République, Magali Josse, a souligné les progrès réalisés en matière de ressources humaines : « Nous sommes passés d’une situation critique à un effectif presque complet, avec près de 70 agents au greffe ». Un poste reste cependant vacant au sein du parquet, mais l’arrivée prochaine d’une nouvelle collègue, spécialisée en exécution des peines, devrait combler ce manque.

Côté magistrature, la présidence du tribunal, assurée par Jennyfer Picoury, se félicite d’un « redémarrage » après des années difficiles.

Jennyfer Picoury, Présidente du tribunal judiciaire des Ardennes, revient sur ces renforts d'effectifs

Une intégration pensée pour durer

L’accent a été mis sur l’accueil des nouveaux arrivants. Une approche qui reflète la « forte cohésion » du tribunal, où « tout le monde se connaît » et où les circuits sont maîtrisés par des greffiers expérimentés.

Cette solidarité s’étend aux partenaires institutionnels. La Procureure a salué « un dialogue fluide et direct » avec les associations et les acteurs locaux, ainsi que la présence à l'audience de quatre magistrats Belges, signe des échanges transfrontaliers sur des dossiers communs, comme la criminalité organisée ou les trafics de stupéfiants.

Priorités pénales : Violences intrafamiliales, trafic de stupéfiants, sécurité routière et environnement

Quatre axes structurent la politique pénale Ardennaise :

La lutte contre les atteintes aux personnes, notamment les violences intrafamiliales, priorité absolue du parquet e Charleville-Mézières

La lutte contre la criminalité organisée, amplifiée par la proximité avec la Belgique.

La délinquance routière, avec « presque chaque week-end un accident grave » lié à l’alcool, aux stupéfiants ou aux conduites à risque.

Les atteintes à l’environnement, en lien avec le pôle régional environnemental de Troyes.

Un défi persiste : Le cabinet d’instruction, « point de vigilance » selon Magali Josse, qui a accumulé jusqu’à 150 dossiers.

Les précisions de Magali Josse, Procureure de la République

Une justice « humaine » et ambitieuse

Jennyfer Picoury insiste sur l’importance de « donner du sens » à une institution où « les gens croient encore en la justice ». « Quand on voit les robes, les symboles, les citoyens écoutent. C’est ça qui nous porte. » Elle évoque aussi les projets à venir, comme le développement des modes amiables pour désengorger le civil, ou la formation des jeunes magistrats.

« On ne fait pas ce métier si on ne croit pas en la nature humaine, conclut-elle. Ici, on a une belle juridiction, des équipes engagées. Et moi, j’ai encore de belles années devant moi pour construire. »

Les nouveaux magistrats installés ce lundi 22 septembre

Élodie Amico : Juge aux affaires familiales

Marie Bauquis : Juge des enfants

Eve Banazeth et Caroline Claisse : Juges de l'application des peines

Mathilde Hoarau et Mathieu Joubert : Juges d'instruction

Un renouveau qui devrait se traduire par une justice plus réactive, sans sacrifier la qualité des décisions.