De Guihome à Malik Bentalha : Quand la Guinguette Arena se transforme en temple de l'humour

Un an après avoir transformé la Guinguette Arena, temple du basket Carolomacérien, en scène dédiée à l’humour, les organisateurs confirment leur audace. Après les triomphes de Guihome (salle comble en mars 2025) et de Nawell Madani (1 900 billets déjà écoulés pour novembre), l'organisation annonce sa première date 2026 : Malik Bentalha foulera « le parquet » le 6 novembre 2026. Une consécration pour ce projet né d’un pari osé et d’une reconversion réussie.

D'une discothèque avortée à un palais de l'humour

À l’origine, Yohann Klein, gérant de la discothèque La Guinguette, rêvait de transformer la Guinguette Arena en lieu festif éphémère. Mais la réglementation des Établissements Recevant du Public (ERP) a vite mis un terme à l’idée : impossible d’y accueillir un public debout. Qu’à cela ne tienne : avec Guillaume Créty, Directeur de la salle et adjoint des Flammes Carolo, le duo se tourne vers l’humour. « On partait d’une feuille blanche, mais le retour d’expérience est plus que positif », confie Guillaume Créty. Le pari ? Offrir aux Ardennais une programmation culturelle sans quitter leur territoire, tout en capitalisant sur l’expertise logistique du club de basket.

Un modèle économique ambitieux... et risqué

Programmer des humoristes de renom a un coût :

• Cachets des artistes : entre 10 000 et 20 000 € par spectacle.

• Logistique technique : un budget équivalent, voire supérieur, pour s’adapter aux exigences des productions (son, lumière, sécurité).

• Billetterie : des tarifs accessibles (de 37 € pour Guihome à 39-49 € pour Nawell Madani) pour remplir les 2 500 places de la salle.

« C’est un savant mélange entre séduction et fermeté », explique Guillaume Créty. Les négociations avec les artistes, jamais venus dans les Ardennes ou de passage il y a des années (comme Malik Bentalha, qui s’était produit à Givet en 2014), exigent patience et persuasion. « On ne veut pas du réchauffé : on veut amener un nouveau souffle » insiste-t-il.

Des défis logistiques et une recette qui fonctionne

Passer du basket aux spectacles implique une reconfiguration totale :

• Doublement des effectifs pour fluidifier l’accueil du public.

• Adaptation de la restauration, mais des sièges inchangés (trop coûteux à remplacer pour une activité secondaire).

• Gestion des calendriers : les dates doivent coïncider avec les pauses sportives des Flammes Carolo et de l’Étoile.

Pourtant, le bilan est sans appel : « Carton plein » pour Guihome, et une dynamique lancée pour 2026. « On est des sportifs, des compétiteurs. Ce nouveau challenge des spectacles, on l’a relevé », s’enthousiasme Guillaume Créty. La clé ? Transposer le savoir-faire du basket (communication, billetterie, logistique) vers l’événementiel.

2026 : Une année charnière ?

Avec Malik Bentalha, la Guinguette Arena vise un public jeune et dynamique, tout en restant prudente : « Deux dates par an, pas plus pour l’instant », précise l'organisation. Les contraintes sont multiples :

• Autorisations : la structure n’est pas conçue pour plus de deux événements non-sportifs par an.

• Budget : chaque spectacle doit être rentable, sans grever les finances.

• Artistes : il faut des noms capables de remplir la salle, comme l’a prouvé Guihome.

« J’espère que les Ardennais nous permettront de rebasculer sur un suivant », glisse Guillaume Créty, optimiste. Après le refus essuyé il y a un an, la signature de Malik Bentalha, concrétisée il y a dix jours, marque une étape majeure. « Finalement, on attrape des gens de plus en plus gros ! »

Comment l'organisation envisage l'avenir

Si le modèle tient, pourquoi ne pas envisager d’autres formats (concerts assis, one-man-shows hybrides) ? « Si demain, il y a beaucoup plus de spectacles, on réfléchira à améliorer les sièges », concède Guillaume Créty. En attendant, la Guinguette Arena écrit une nouvelle page de son histoire, entre tradition sportive et innovation culturelle.

Malik Bentalha en 2026 : un signe que l’humour a trouvé sa place dans l’antre du basket Carolo.