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Les Innocents - Un homme extraordinaire

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Un homme extraordinaire

Violences aggravées au sein de l'usine AFS de Sedan : Deux employés reconnus coupables et condamnés

08/09/2025 - 14:32 - Rédigé par Candide Blomme

Violences aggravées au sein de l'usine AFS de Sedan : Deux employés reconnus coupables et condamnés

Le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières a rendu son délibéré ce lundi dans l’affaire des violences aggravées commises en octobre 2023 à l’encontre d’un employé de l’usine AFS. Les deux prévenus, Anthony, 25 ans, et Messaoud, 52 ans, ont été condamnés respectivement à 8 et 12 mois de prison avec sursis pour des faits qualifiés de « violences volontaires aggravées, en réunion et avec arme par destination ». Une décision qui met fin à une procédure judiciaire marquée par des témoignages glaçants et des plaidoiries contrastées.


Des faits d'une violence inouïe


Les événements remontent au 24 octobre 2023, lorsque les deux hommes ont commis un acte d’une gravité exceptionnelle à l’encontre d’un collègue. Selon les éléments de l’enquête, Messaoud aurait maintenu la victime tandis qu’Anthony utilisait une soufflette à haute pression, d’une puissance de 6 à 7 bars, pour injecter de l’air comprimé dans le rectum de la victime. Cette dernière a décrit une douleur insoutenable, comparable à une « explosion dans le ventre », suivie d’un évanouissement.

Les conséquences médicales ont été dramatiques : la victime a subi une nécrose d’une partie de ses organes internes, nécessitant l’ablation d’une section de son intestin et de son côlon. Aujourd’hui encore, elle souffre de douleurs chroniques, de troubles du sommeil et de limitations majeures dans ses déplacements, en raison d’un système digestif gravement endommagé.


Des plaidoiries aux arguments opposés


Lors de l’audience du 30 juin dernier, les avocats des parties avaient présenté des visions radicalement différentes des faits. Maître David Meunier, défenseur de l’un des prévenus, avait tenté de minimiser l’incident en le qualifiant de « chamaillerie ». Une position vivement contestée par Maître Richard Delgenès, avocat de la victime, qui avait insisté sur la gravité des blessures et les séquelles permanentes subies par son client.

La procureure de la République, Magali Josse, avait requis deux ans de prison avec sursis pour les deux prévenus, soulignant l’absence de secours immédiats et la gravité des conséquences pour la victime. Les prévenus, sans casier judiciaire avant cet incident, avaient été mis à pied puis licenciés par l’entreprise AFS. Anthony a depuis retrouvé un emploi, tandis que Messaoud, qui conteste son licenciement, est actuellement au chômage.


Une condamnation et des conséquences civiles


Le tribunal a finalement condamné Messaoud à 12 mois d’emprisonnement avec sursis et Anthony à 8 mois avec sursis. Les deux hommes se voient également interdire de détenir ou porter une arme pendant un an. Par ailleurs, la société AFS a été reconnue civilement responsable des faits. Les prévenus et l’entreprise ont été condamnés solidairement à verser une provision de 6 000 euros à la victime, en attendant l’audience sur intérêts civils prévue le 3 juillet 2026. La victime devra par ailleurs se soumettre à une nouvelle expertise médicale pour évaluer l’étendue définitive de ses séquelles.


L'avocat de Messaoud, Maître David Meunier, revenait à l'issue de l'audience sur la reconnaissance, par le tribunal, de la responsabilité de l'usine AFS


Une décision qui ne marque qu'une étape dans un « parcours du combattant »


Ce délibéré met un terme à une procédure pénale douloureuse pour la victime, dont la vie a été bouleversée par cet acte de violence. Si les peines prononcées restent en deçà des réquisitions du parquet, elles envoient un signal fort sur la culpabilité des prévenus, dont l'un contestait les faits, alors même que la victime, elle, continue de vivre avec les conséquences physiques et psychologiques de cette agression.


Maître Richard Delgenès, avocat de la victime, au micro de Radio 8

Deux interviews sont disponibles pour cet article

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