Charleville-Mézières : Les greffiers haussent le ton et boycottent l’Assemblée Générale Plénière du tribunal judiciaire des Ardennes

Les greffiers se mobilisent partout en France depuis lundi pour dénoncer la nouvelle grille salariale qui prendra effet en octobre prochain, et qui leur accorde une augmentation de salaire certes (un point d’indice, soit 4.92€ brut par mois), mais au préjudice de leur ancienneté, qui se voit, pour certains, réduite de plusieurs années.

La goutte d’eau qui fait déborder le vase

Soumis à un devoir de réserve, les personnels ne sont pas en grève pour autant. Mais ils sont décidés à faire entendre leur voix, dénonçant non seulement leurs conditions de travail face à un manque réel de moyens et d’effectifs, mais aussi le manque de reconnaissance de leur profession. On les appelle en effet les petites mains de la justice, indispensables et pourtant non reconnues.

« Sans greffier, pas d’audience et pas de décision ; sans greffe, pas de vérification de la bonne application de la procédure » déclarait ce vendredi Stephen Lecerf, Greffier en charge de l’accueil unique du justiciable à Charleville-Mézières.

Les greffiers, magistrats du siège et du parquet se sont donc mobilisés ce vendredi matin, à Charleville-Mézières, en boycottant l’Assemblée Générale Plénière du tribunal. Particulièrement impacté, le tribunal judiciaire débutera sa rentrée en septembre avec un « sous-effectif sans précédent (-25% rien qu’au greffe), et ce, malgré les promesses qui nous ont été faites ».

Les tribunaux Français bientôt à l’arrêt ?

Démotivés, usés, fatigués, les greffiers osent aujourd’hui dire que « si leur travail n’est pas reconnu, alors pourquoi le faire ? »

Florence Pireaux-Lucas, Greffière Principale au tribunal judiciaire des Ardennes, au micro de Radio 8

Sans un geste fort du ministère de la Justice, et du Garde des Sceaux, la mobilisation continuera et s’amplifiera.