Un jeune sapeur-pompier « pyromane » et son acolyte condamnés à 3 ans d'emprisonnement pour des incendies volontaires

Valentin, 19 ans, et Teddy, 22 ans ont été jugés par le tribunal judiciaire des Ardennes ce vendredi après-midi en comparution immédiate pour avoir provoqué plusieurs incendies volontaires, entre le 10 aoû 2023 et le 27 septembre 2024, dans le Rethélois.

Le 27 septembre 2024, la gendarmerie était requise à Toges après l'incendie d'un chalet et de paille. Le chalet étant pratiquement vide, sans système électrique, pompiers et gendarmes avaient rapidement suspecté un incendie volontaire. Six mois plus tard, les pompiers étaient appelés pour porter secours à Teddy, jeune pompier volontaire en détresse respiratoire. Au cours de cette intervention, le jeune homme se vantait auprès de ses collègues d'avoir mis le feu à un bâtiment à Toges, quelques mois plus tôt.

Entendu, Teddy reconnaissait avoir été l'incendiaire de Toges, ainsi que le responsable d'un feu de meule de paille, à Falaise, le 10 août 2024, soit un mois plus tôt. Au fil des auditions, il finissait également par expliquer aux gendarmes avoir allumé ces feux en compagnie de Valentin. « Ça nous faisait marrer, on s'amusait ». Entendu à son tour, Valentin reconnaissait les faits, et avouait un incendie de paille antérieur, à Savigny-sur-Aisne, le 10 août 2023 : « J'aime bien embêter les agriculteurs ».

Placés en garde à vue, les deux acolytes étaient vus par un expert psychiatre, qui établissait une expertise sans équivoque : Teddy, jeune sapeur-pompier volontaire, énonce des regrets de façade, cherche à ressentir un sentiment de toute-puissance, manque d'empathie et s'avère dangereux, avec un risque de récidive à court terme. Valentin, quant à lui, est décrit comme impulsif, n'ayant aucune conscience des conséquences de ses actes, apparaît comme égocentré, n'éprouvant aucun regret et présentant une dangerosité potentielle.

Dans le box des prévenus, mis face à leurs responsabilités, Valentin reste quasi mutique tandis que Teddy pleure, expliquant regretter ses actes et avoir été motivé par une forte alcoolisation et une dépression face à l'échec de son entreprise : « Si on a mis le feu au chalet, c'est pour faire disparaître les traces ADN car je m'étais blessé à la main et je saignais ». Des larmes de crocodile pour la Procureure de la République, Magali Josse : « Les sourires des pyromanes ont laissé place aux pleurs de circonstances à l'audience » a-t-elle entamé lors de son réquisitoire. D'autant que les prévenus ont avoué d'autres incendies, environ 8 en tout, des faits pour lesquelles ils devraient être jugés ultérieurement.

Primo-délinquants, Teddy et Valentin ont cependant été punis à hauteur de la gravité de leurs actes et de leur inquiétante personnalité. Ils écopent de 3 ans d'emprisonnement, dont 12 mois asortis d'un sursis probatoire, durant lequel ils devront justifier de soins, de travail et de l'indemnisation des victimes. Une peine complémentaire leur interdit de porter ou de détenir une arme pendant 5 ans. Et ce n'est que le début....