Condamné pour avoir causé la mort de son neveu dans un accident de la route, en voulant éviter un contrôle de gendarmerie

Jimmy, 39 ans, comparaissait ce lundi devant la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire des Ardennes pour homicide involontaire et refus d'obtempérer. A ses côtés, un de ses amis, Kennedy, 21 ans, était quant à lui jugé pour complicité de refus d'obtempérer.

Dans la nuit du 15 au 16 mai 2022, les gendarmes rentrent d'intervention lorsqu'ils traversent la commune des Ayvelles. Plusieurs vols ayant été commis au préjudice de buvettes de clubs de sport, les militaires décident de patrouiller aux abords du stade. Constatant la présence d'un véhicule, ils activent leurs avertisseurs sonores et lumineux afin de procéder au contrôle de ce véhicule, qui prend la fuite. Le passager avant, Kennedy, avait utilisé les nombreux extincteurs, volés, présents dans la voiture, pour gazer les gendarmes et empêcher leur visibilité. Quant au conducteur, Jimmy, sa vitesse excessive avait mené à la perte de contrôle du véhicule, qui s'était encastré dans un arbre.

Le neveu de l'automobiliste, assis à l'arrière, était grièvement blessé, notamment à la face. Il était rpidement décédé sur les lieux de l'accident, avant même l'arrivée des secours. Le conducteur, qui s'était dans un premier temps caché dans des fourrés, était revenu sur les lieux, s'enquérant auprès d'un gendarme de l'état de santé de son neveu. Il avait d'ailleurs eu cette phrase forte en prenant conscience de la gravité des blessures de son neveu, âgé de 15 ans et demi : « Il faut me mettre une balle dans la tête si j'ai tué Preston ».

Deux ans plus tard, l'émotion reste vive pour l'auteur de l'accident qui souffre, depuis les faits, de dépression.

« Preston est décédé d'un double mauvais choix. Celui d'être présent, avec son père, son oncle et son cousin dans ce véhicule volé à une heure avancée de la nuit, et celui de ne pas se soumettre au contrôle des gendarmes. Peut-être que les 5 auraient été placés en garde à vue s'ils s'étaient soumis à ce contrôle, mais on ne peut présager des suites de la procédure, et tous seraient encore en vie » déclarait la Procureure de la République, Magali Josse, lors de ses réquisitions. Les faits avaient été suivis d'émeutes durant plusieurs jours, sur l'autoroute A34 et aux abords du tribunal, après la mort de l'adolescent et le placement en détention provisoire du mis en cause. Détention provisoire qui avait duré 4 mois.

L'automobiliste a finalement été condamné à la peine de 15 mois d'emprisonnement. Ayant déjà effectué 4 mois de détention provisoire, il lui reste donc 11 mois à exécuter. Le tribunal ordonne l'annulation de son permis de conduire pour une durée d'un an. Le passager du véhicule est quant à lui condamné à 10 mois de prison avec sursis.