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Assises : Les coups portés à la tête pas uniquement responsables de la mort de Jean-Luc Leroy ? Les expertises anatomopathologiques donnent une autre dimension à l'affaire

03/02/2025 - 20:07 - Rédigé par Candide Blomme

Assises : Les coups portés à la tête pas uniquement responsables de la mort de Jean-Luc Leroy ? Les expertises anatomopathologiques donnent une autre dimension à l'affaire

Reprise ce lundi du procès de Jordan Van Dessel, 36 ans, devant la cour d'assises des Ardennes pour des violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, de Jean-Luc Leroy, né en 1959, le 30 août 2022.


L'affaire prend sa source dans la soirée du 10 août 2022. Ce soir là, l'accusé présumé, un marginal connu pour des problèmes d'éthylisme sur la voie publique, rencontre deux hommes de sa connaissance, assis sur un banc, face au logement de la victime. Parmi eux, Louis Brun, le colocataire de Jean-Luc Leroy, qui squatterait de force son appartement, dans une cohabitation qui semble quotidiennement rythmée de violences, verbales et physiques, de Louis Brun sur son logeur.

Suite à une énième altercation, Louis Brun a quitté l'appartement et demande à Nicolas Charbonnier, son autre « compagnon d'errance », de monter dans l'appartement de Jean-Luc Leroy pour y récupérer des vêtements et « trois bouteilles de vin ». Il s'exécute, accompagné du mis en cause qui, sous prétexte d'insulte de la victime envers sa famille, veut régler ses comptes.

Jean-Luc Leroy les fait entrer. Il apparaît, selon Jordan Van Dessel, comme présentant des saignements au niveau du visage. Suite à une réflexion sur sa fille, l'accusé aurait alors eu une réaction épidermique, le poussant à porter deux coups de poing au visage de Jean-Luc Leroy, qui serait tombé sur son lit, un matelas posé à même le sol. Alors que la victime se relève, l'accusé lui assène deux nouvelles gifles, le faisant tomber à nouveau.

Une vidéosurveillance de la rue montre Charbonnier et Van Dessel monter dans l'immeuble à 21h14. A 21h19, ils ressortent, accompagnés de Leroy, qui porte la main à son visage et vérifie sa main (probablement pour voir le sang qui coule de son visage).

A 22 heures, la victime se présente aux urgences, le visage tuméfié. Mutique dans un premier temps, il aurait fini par expliquer à une infirmière avoir reçu deux coups de poing par Jordan Van Dessel, qui portait une chevalière, être tombé, puis avoir été roué de coups de pied, au sol, par Louis Brun, qui vivait chez lui et dont il avait peur.

Le 12 août, soit deux jours plus tard, la victime tombait dans le coma. Le scanner effectué révélait un hématome sous-dural au niveau du cerveau. La victime était alors transférée vers le service réanimation du CHU de Reims, où elle était décédée 19 jours plus tard, le 30 août 2022. Pour l'accusé présumé, c'est le choc : « Impossible que les deux coups que j'ai donné aient pu tuer quelqu'un » martèle-t-il depuis les faits.


Une fois les faits exposés, ce qui résulte des investigations médico-légales montre que Jean-Luc Leroy présentait, lors de son autopsie, un traumatisme crânien sévère avec apparition d'un hématome sous-dural, et de nombreuses plaies au visage, dont une sur la tempe, présentant en son centre une rougeur, « compatible avec un coup porté avec une chevalière ». L'anatomopathologie, qui est un examen au microscope de prélèvements réalisés au moment de l'autopsie par le médecin légiste, révèle en revanche, un décès suite à des lésions crâno-thoraciques, et pas seulement crâniennes. Une précision relevée par l'avocate de la défense, Maître Marine Nimal, mais balayée d'un revers de main par la Présidente de la cour d'assises : « Seul un expert sur les trois fait état de cette dimension » avant de s'adresser à Jordan Van Dessel : « Vous comprenez que les seuls coups ayant provoqué la mort de Monsieur Leroy sont vos coups, portés avec votre chevalière ? »


Alors que la présomption d'innocence est un principe fondamental du droit pénal, et que « le doute doit profiter à l'accusé », la cour aurait-elle déjà son « intime conviction » ? Verdict attendu ce mardi après-midi, au terme du témoignage de l'expert-psychiatre, des réquisitions et de la  plaidoirie de la défense.


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