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L'entreprise Gliss'Party jugée pour manquement à la sécurité après un accident de manège

20/01/2025 - 20:37 - Rédigé par Candide Blomme

L'entreprise Gliss'Party jugée pour manquement à la sécurité après un accident de manège

L'entreprise Gliss'Party comparaissait ce lundi 20 janvier devant le tribunal judiciaire des Ardennes, à travers son représentant légal, Michel, pour blessures involontaires par personne morale suivies d’incapacité supérieure à 3 mois et d'incapacité inférieure ou égale à 3 mois, suite à un manquement de sécurité. Comparaissait également Stéphane, opérateur de manège, pour avoir pris les commandes dudit manège, sous l'emprise de cocaïne.


Le 14 juin 2023, un manège pour enfants du parc Gliss'Party, installé ponctuellement à Bogny-sur-Meuse, avait dysfonctionné. Composé de 3 wagons de 4 places, le wagon de tête avait déraillé lors de son 2ème tour, au niveau d'une courbe amorçant une descente. Six enfants se trouvaient à bord du manège lors de l'accident et trois d'entre eux, âgés de 10 et 11 ans, avaient été blessés, avec des ITT de 4 jours, 14 jours (côtes cassées et pneumothorax) et 6 semaines (côtes cassées, humérus et clavicule cassés, pneumothorax).

A l'arrivée des gendarmes, le gérant du parc avait remis aux enquêteurs le dernier contrôle effectué, en juillet 2022. Ce contrôle technique faisait état d'un manège apte à fonctionner, avec cependant 2 observations : une surveillance de la corrosion des chevalets et de l'assemblage (liaisons et soudures).

Les enfants victimes étaient entendus. Tous expliquaient avoir déjà utilisé ce manège les jours précédents et avaient constaté, le jour de l'accident, que le manège allait beaucoup plus vite, que le wagon de tête avait « fait du 2 roues » dans le même virage lors du premier tour et que les enfants avaient crié, réclamant l'arrêt du manège, demande qui n'avait pas été entendue par l'exploitant. Les enfants signalaient également que, lors des jours précédents, ils avaient constaté la présence d'étincelles sous les roues dans cette même courbe, et que l'exploitant avait parlé d'étincelles dues à la chaleur.

L'expertise menée après l'accident faisait état d'un manège « en mauvais état mais conforme à la réglementation ». Le constat révélait une corrosion importante du manège, mais qui n'était pas à l'origine de l'accident, un manque d'entretien des rails et des roues, ainsi qu'un manque de réglages, avec un jeu important entre les « galets anti-soulèvement des roues ».

En terme de sécurité, tout manège doit être soumis à un contrôle technique tous les 3 ans mais le gérant expliquait soumettre ses manèges pour enfants à des contrôles annuels. Les documents relatifs à l'état des manèges avaient été soumis, selon la législation, à la commune d'accueil, Bogny-sur-Meuse, qui avait autorisé l'installation du Parc et l'exploitation des manèges. Pour autant, le contrôleur expliquait, lorsqu'il était entendu, que « les réglages du manège devaient être vérifiés quotidiennement ». Or, selon lui, « aucune vérification n'avait été faite, ni par le gérant, ni par l'opérateur, depuis le contrôle technique ».


Face à des enfants qui ont été sérieusement blessés et qui, pour deux d'entre eux, gardent des séquelles physiques et psychologiques de cet accident, la Procureure de la République a requis 12 mois de prison avec sursis et 2000 euros d'amende contre le gérant du parc, et 6 mois de prison avec sursis et 1000 euros d'amende contre celui qui était aux manettes du manège. Le tribunal rendra sa décision le 3 mars prochain.


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