Sans les parcelles promises par la commune de Rethel, un écoberger en attente de son jugement pour maltraitance animale
Sébastien, 50 ans, comparaissait ce lundi 13 mai devant la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire des Ardennes pour avoir affligé des mauvais traitements aux animaux dont il avait la garde, entre le 18 août et le 27 novembre 2023, à Barby, Sorbon, Rethel et Sault-les-Rethel, mais également pour détention de cadavres sans déclaration aux services chargés de leur enlèvement, obstacle ou entrave aux fonctions des agents chargés de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de la santé publique vétérinaire et de la protection des végétaux, et, enfin, pour outrage et rébellion sur deux personnes dépositaires de l’autorité publique lors de son interpellation le 21 janvier dernier.
Le mis en cause est écoberger et il est le propriétaire d’un cheptel de brebis tondeuses, dans le but de faire de l’écopâturage, pour les particuliers ou les collectivités Ardennaises. Après 3 ans d’écopâturage dans le secteur de Charleville-Mézières, ce berger itinérant aurait passé un « contrat moral » avec le Maire de Rethel pour élaguer un terrain de 20 à 25 hectares sur la zone de l’Etoile. Un contrat qui n’aurait pas été tenu par l’élu, amenant le berger à placer ses bêtes sur un terrain de 4 hectares, ainsi que sur différents sites (Sorbon, Barby et Sault-les-Rethel).
Le 18 août 2023, une femme appelait la gendarmerie de Rethel pour signaler le mauvais état sanitaire d’un troupeau d’une quarantaine de brebis en bordure de voie verte, ainsi que la présence d’un cadavre d’agneau. Le spectacle n’est effectivement pas beau à voir : une centaine de brebis parquées sur un terrain inadapté en terme de superficie. Un terrain boueux, sans herbe, poussant les animaux à s’enfuir pour trouver de la nourriture, le terrain ne contenant de l’eau et de la nourriture en quantité suffisante. Pas moins de 8 cadavres d’animaux, couverts d’asticots, sont également présents au milieu du troupeau, les animaux vivants présentent une maigreur extrême et des tremblements, et certains d’entre eux sont découverts agonisants.
La gendarmerie recensait, depuis avril 2023, 67 demandes d’intervention pour des divagations de moutons et agneaux sur la voie publique, pouvant causer des accidents. Au terme de cette enquête, la justice ordonnait la saisie du cheptel, le 27 novembre dernier.
A la barre, l’écoberger a réponse à tout : « J’ai toujours nourri mes bêtes mais si elles se sauvaient, c’est parce que quelqu’un coupait les clôtures », « J’appelais l’équarrissage dès lors que je constatais le décès d’un animal mais si le service tardait à venir, je n’en suis pas responsable », ou encore : « Tous mes animaux ont reçu les traitements nécessaires pour les soigner, notamment contre la douve ou le piétin ». Les deux témoins cités à la barre par la défense, dont une conseillère municipale de Rethel, ont confirmé les soins apportés par le prévenu à ses animaux.
Mais, dépassé et dépressif, l’écoberger avait décidé de vendre son troupeau, dont 140 têtes devaient être achetées par un éleveur d’un autre département. Il ne restait au prévenu qu’à trouver un transporteur. Le ministère public, de son côté, a requis la confiscation du cheptel.
Ce sera donc aux juges de trancher sur la responsabilité de Sébastien. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 10 juin prochain.
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