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Affaire Rémi Bouton : « L’accusé ne présente aucune pathologie psychiatrique de nature à abolir sa responsabilité », les experts réfutent l’altération ou l’abolition du discernement

20/03/2024 - 12:16 - Rédigé par Candide Blomme

Affaire Rémi Bouton : « L’accusé ne présente aucune pathologie psychiatrique de nature à abolir sa responsabilité », les experts réfutent l’altération ou l’abolition du discernement

Ce mercredi matin s’est ouvert, devant la Cour d’Assises des Ardennes, la seconde et dernière journée du procès de Rémi Bouton, 35 ans, accusé d’avoir tué son père, Yves Bouton, le 22 décembre 2020, à Raucourt-et-Flaba.


La matinée était réservée à faire toute la lumière sur la personnalité de l’accusé présumé, et notamment sur son profil psychiatrique. Enquêteurs de personnalité et experts, psychiatre et psychologue, se sont succédés. Tous sont revenus sur les pathologies déjà connues et addictions de Rémi Bouton : dépression, bipolarité, épilepsie, alcoolisme chronique.


Concernant son amnésie - Rémi Bouton assure ne pas se souvenir de 5% de la soirée du drame, et donc du meurtre, elle est probablement due, selon les experts, à une alcoolisation massive, ou à l’association alcool/médicaments. Le soir des faits, 59 bouteilles d’alcool vides avaient été retrouvées dans le logement de l’accusé, ainsi que de nombreuses boîtes de médicaments : anxiolytiques, antidépresseurs et somnifères.


Si la question de l’altération ou abolition du discernement s’est donc posée durant l’instruction, Rémi Bouton apparaît à l’audience comme une personne tout à fait équilibrée, réfléchie et rationnelle.


Maître Stanislas Creusat, avocat des parties civiles, au micro de Radio 8


Rémi Bouton peut-il simuler son amnésie ? C’est ce que semble ne pas exclure une partie des protagonistes de ce procès, tel que le ministère public : « Faites-vous la différence entre mémoire sélective et amnésie Mr Bouton ? » lance l’avocate générale. Devant la déstabilisation de l’accusé, l’avocat de la partie civile s’engouffre dans la brèche : « Dans un courrier envoyé à votre grand-mère durant votre détention, vous avez écrit : Je vous rappelle que je risque la perpétuité, sauf s’il est démontré que je n’avais pas conscience. Comment voulez-vous juger un amnésique ? » Si l’accusé vacille, il ne lâche rien et insiste : il ne se souvient pas.


Pour l’expert psychologue, son amnésie n’est pas feinte. Son alcoolisation massive, associée aux médicaments, a provoqué un dysfonctionnement de l’encodage des informations au moment des faits. Il a donc « oublié ce souvenir puisque ce souvenir n’existe pas ». Pour l’expert psychiatre, c’est l’horreur de la scène et le traumatisme de l’auteur face à cette horreur qui a provoqué une dissociation traumatique empêchant le cerveau de se souvenir. « Certes il y avait une alcoolisation massive, certes i y avait une association avec des médicaments, mais pour moi, il n’y a aucune pathologie susceptible d’altérer ou abolir la responsabilité de l’accusé ».


A la fin de cette matinée d’audience, le procès semble donc plié : Rémi Bouton ne peut être jugé irresponsable de ses actes et devrait donc être condamné pour le meurtre de son père Yves Bouton. La Cour se prononcera sur cette condamnation ce mercredi, le verdict est attendu dans la soirée.


Une interview est disponible pour cet article

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