Accident de chasse à Viel-Saint-Rémy : l’auteur du coup de feu mortel condamné à 30 mois d’emprisonnement
Trente mois d’emprisonnement dont 14 avec sursis. Deux ans de respect des obligations ; retrait définitif de permis de chasser, poursuite des soins. David ne passera pas la partie ferme de sa peine en prison. Les 16 mois sont aménagés en détention à domicile avec le port d’un bracelet électronique. Telle est la décision du tribunal de Charleville-Mézières, ce lundi , dans l’affaire d’homicide involontaire lors d’une action de chasse le 23 novembre 2019 à Viel-Saint-Remy.
Il y a trois ans, trois amis espéraient faire une partie de chasse et la terminer sans encombre. Ils partageraient dans la bonne humeur - comme d’habitude - le plaisir de la table et celui d’avoir tiré quelque gibier à plumes. Le matin du 23 novembre 2019, David, 43 ans au moment des faits, prend la goutte. Histoire d’avoir un remontant après une courte nuit de sommeil ? Le prévenu a terminé son travail à 4 heures du matin. Après un court moment de repos, il a enchaîné sa journée. Avant la chasse, la goutte le matin, le vin pendant le repas de midi. Une habitude qui dure depuis dix ans.
Le jour de l’accident, David ne déroge pas à cette habitude. Mais la journée ne va pas se terminer comme d’habitude. En début d’après-midi, la chasse n’est pas encore commencée qu’un coup de feu retentit. Un homme est atteint à l’abdomen. Il s’effondre. C’est l’un des trois copains avec qui il a partagé une bouteille de vin pendant le déjeuner. Celui dont le canon du fusil a craché le feu est à son tour effondré en voyant son ami allongé par terre. Un drame vient de se produire.
Prévenus, les gendarmes de Rethel arrivent sur les lieux. Le dépistage d’alcoolémie se révèle positif. Trois ans après, l’affaire arrive devant les juges. Le prévenu, interrogé ce lundi par Camille Ruhlmann présidente de la chambre correctionnelle de Charleville-Mézières David explique son désarroi. “ Je voulais tirer en l’air pour voir comment allait réagir un chien qui était fou-fou.” Mais ce fut un ami. “Il ne se passe pas un seul jour sans que je pense à ça”. Sous le poids du remords, il ajoute : “C’est stupide ce que j’ai fait”.
Le substitut du procureur de la République Alban Gesbert, a renchéri : “C’est une accumulation d’imprudences, d’inattentions, de mauvaises décisions qui a causé cet accident”. Fatigue après un travail de nuit, alcool, insistance à aller chasser malgré tout, cela fait beaucoup.
Néanmoins le représentant du ministère public a prononcé un réquisitoire mesuré. Cet homme de 46 ans, en dépit de son addiction à l’alcool, jouit de bons témoignages.
Son avocat Me Delgenes, a de son côté demandé au tribunal d’en tenir compte. La décision du tribunal est allée dans ce sens.
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