Chute mortelle d’un salarié de Color Façade à Rethel : décision du tribunal le 28 novembre

Le 20 janvier dernier n'était pas un jeudi comme les autres. C'était une journée de drame à la SARL Color Façade. Spécialisée dans l’isolation, cette entreprise a perdu un de ses six salariés. Un homme de 35 ans, Gaël, père de famille. Effectuant des travaux à la sous-préfecture de Rethel, du haut d’une échelle, il a fait une chute de plus de trois mètres, six mètres, tente-t-on de préciser. C’était avant 10 h 30. Emmené en urgence à l'hôpital de Rethel dans un état préoccupant, il succombera à ses blessures. 

Imprudence du salarié ou négligence de l’employeur dans le domaine de sécurité ? L’enquête de la gendarmerie a privilégié la seconde hypothèse. Ce lundi, le dossier a été décortiqué sur le plan technique, avec la projection des photos sur l’écran de la salle d’audience.

Interrogé longuement par Camille Ruhlmann, président de la chambre correctionnelle, le prévenu répondait point par point aux questions, reconnaissant quelques fautes commises par son entreprise, réfutant certains éléments qui le mettaient en difficulté dans la gestion de sa société. Notamment dans le domaine de la sécurité.

Pour Jacky, la victime était plus qu’un salarié, c’était un ami. La perte de ce dernier a bouleversé sa vie. Il se lève le matin avec ce drame en tête. Il termine la journée de la même manière. Sur les chantiers, il ne cesse de penser au défunt. Et à cet accident. Le tribunal lui reproche plusieurs fautes : document de risques pas mis à jour, absence de moyens techniques pour fixer l’échelle au sol, pas de plan de prévention de travail en hauteur, insuffisance d’équipements mis à la disposition des salariés, entre autres. La voix nouée par l’émotion, il avoue : « Je n’avais pas conscience du risque pendant l’exécution des travaux le jour du drame » .

Pour les deux avocats représentant les parties civiles, « les fautes sont caractérisées. Il y a eu des manquements ». En conséquence de quoi, elles ont demandé au tribunal de condamner l’entreprise et son dirigeant à indemniser les membres de la famille du défunt des préjudices qu’ils ont subis.

Le substitut du procureur de la République, Margaux Lejosne, a reconnu que «cette audience était difficile, longue et douloureuse. Plusieurs fautes ont été mises en évidence ». Pour ces faits, elle a proposé aux juges de condamner Jacky à 12 mois d’emprisonnement avec sursis et 15 000 euros avec sursis.

Le tribunal fera connaître sa décision le 28 novembre prochain.

avec  JFK