Mardi 7 décembre : C’estot la veil’ don noéye, le chant de Noël des Ardennes

En ce septième jour de décembre, nous vous proposons de revenir aux vieilles traditions, perdues depuis l'époque de nos grands-parents et arrières grands-parents. Voici donc Noël et le temps des veillées. Autrefois, les traditions chrétiennes étaient très respectées. Et la nuit de Noël n’était pas qu’une fête familiale. On attendait l’heure de se rendre à la messe de minuit devant l’âtre. Les grands parents racontaient des histoires, des légendes souvent, et les enfants chantaient Noël.

Les Ardennes ont d'ailleurs leur chant de Noël, en patois Ardennais : C’estot la veil’ don noéye (https://www.youtube.com/watch?v=t9Ez42Dl9qs)

Selon l'histoire, ce chant aurait été écrit en 1580 par un bûcheron nommé Trajan. Alors qu'il était allé couper du bois dans la forêt de Sedan, Trajan avait glissé et heurté le derrière d'un cheval monté par un cavalier richement habillé, qui fit tomber une épingle en or finement ciselée. Lorsque Trajan la ramassa et l'épingla à sa veste, il fût pris de nausées et de vertiges, avant de se transformer en grenouille. Et à chaque saut qu'il faisait, il se transformait en un animal différent, tantôt taupe, tantôt poule, avant de retrouver son aspect humain, mais minuscule. C'est à ce moment-là qu'il vit un rapace fondre sur lui, il se glissa alors dans la fissure d'une roche. C'est là qu'il retrouva sa forme humaine initiale.

Alors qu'il réfléchissait sur la manière de sortir de cette roche, le cavalier qu'il avait rencontré plus tôt apparut devant lui : « Je suis Lydie, Princesse d’Ardennes, réincarnée. Mes pouvoirs sont aussi immenses que ceux de Maugis mais je m’en sers surtout pour châtier les mécréants. Tu as commis un mauvais geste en t’appropriant un objet qui ne t’appartient pas ». Trajan, penaud, expliqua qu'il voulait seulement assurer l'avenir de ses 13 enfants. « Je sais, mais tant que ton cœur battra avec sérénité, tes bras ne te feront jamais défaut. Tu es un honnête homme, rends-moi mon épingle et, pour la peine, je te demande d’ici la Noël, de me composer un chant, de Noël bien entendu ».

C'est avec stupéfaction que le bûcheron vit la fissure s’agrandir. La veille de Noël, il revint et chanta sa chanson de sa voix puissante. Lydie lui dit alors : « Comment vas-tu appeler ta chanson ?» « Le Noël de Sedan », répondit le bûcheron. « Vas en paix, je veillerai à ce que ta chanson traverse les siècles et dans des centaines d'années, des enfants la chanteront encore », assura Lydie, Princesse d'Ardennes.