De la culture arabe à la lutte contre l'obscurantisme et toute forme de discrimination, l'évolution de l'association Nour de Sedan

L'association Nour de Sedan a été créée par Leïla Belhabib et son mari en novembre 2014, suite à l'assassinat en Algérie du français Hervé Courdel, guide de haute montagne décapité par des « Soldats du Califat », groupe djihadiste algérien ayant prêté allégeance à l’État Islamique.

Cet événement, suivi rapidement de l'attaque terroriste au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, a fait naître « les amalgames et les préjugés envers la population française de confession musulmane ».

« Lorsque la peur s'est installée, nous avions deux choix possibles. Soit partir, soit rester. Nous avons pris la décision de rester mais de créer un lieu d'échange visant à faire connaître la culture arabe, via des débats citoyens et des actions afin de faire tomber les préjugés » précise Leïla Belhabib.

A force de de conférences, d'ateliers hebdomadaires et de grandes actions comme la Dictée pour Tous ou le Festinour, l'association a commencé à se faire un nom à Sedan, et même au-delà, et de nombreuses personnes de cultures différentes ont alors rejoint Nour. « Nous avions des musulmans bien sûr, mais aussi des catholiques, des juifs, des athées et même des bouddhistes » explique la présidente de l'association Nour, qui était alors devenue, non plus une association arabo-culturelle, mais une association multiculturelle.

C'est à ce moment-là que Nour a créé la Charte du Bien-Vivre Ensemble, devenue la colonne vertébrale de l'association, comme nous l'explique Leïla Belhabib, Présidente de Nour

La nouvelle vague d'attentats ayant frappé la France ces dernières semaines a replongé la communauté franco-musulmane dans l'effroi puisqu'elle fait, à nouveau, l'objet d'amalgames. « On a souvent l'impression de faire un pas en avant et 10 pas en arrière », explique Leïla Belhabib.

Plus que jamais, l'association Nour de Sedan a donc décidé d'axer ses actions autour de la lutte contre l'obscurantisme, par la culture et le savoir. Les précisions, au micro de Radio 8, de Leïla Belhabib

Une nouvelle action, appelée « Mon Rêve, comment voyez-vous le monde de demain ? » a donc été mise en place par l'association en cette période de confinement. Toute personne, tout âge confondu, adhérente ou non, est invitée à partager Son Rêve, que ce soit sous forme de dessin, de poème, d'écrit, en chanson, en sketch ou en vidéo, afin de rendre hommage à Samuel Paty et à l'ensemble des victimes, mais aussi pour lutter contre les discours de division, contre les terroristes, les xénophobes et pour inonder les réseaux sociaux de lumière et d'espoir.