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Clara Luciani - Le reste

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Clara Luciani
Le reste

Justice : Le Lieutenant-Colonel des pompiers Eric Delhomme jugé à Charleville-Mézières pour harcèlement moral sur 4 pompiers attendra le 13 janvier pour avoir son jugement

09/12/2019 - 21:56 - Rédigé par Candide Blomme

Justice : Le Lieutenant-Colonel des pompiers Eric Delhomme jugé à Charleville-Mézières pour harcèlement moral sur 4 pompiers attendra le 13 janvier pour avoir son jugement

Le Lieutenant-Colonel Eric Delhomme, chef de corps à Chooz et à Vireux-Molhain, comparaissait ce lundi devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières pour harcèlement moral (propos ou comportements répétés ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de travail pouvant attenter aux droits, à la dignité, à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui) sur au moins 4 pompiers, entre 2013 et 2018, une affaire qui aurait dû être jugée en mars dernier et qui avait été renvoyée afin d'étudier de nouveaux documents reçus le matin de l’audience par les avocats des parties civiles, incriminant directement les victimes. Problème : les dits documents n'ont jamais été portés à la connaissance des juges, qui ont donc préparé leur audience avec 120 pièces en moins.

Qu'est-ce que ce manquement implique pour la Défense ? Réponse de l'avocat du Lieutenant Colonel Delhomme, Maître Ahmed Harir

Une audience qui aura duré 5 heures donc, durant lesquelles les 4 pompiers, victimes, ont fait état des différentes brimades, toujours publiques, du lieutenant colonel à leur encontre : « le bon à rien, l'autre abruti, le suicidaire, ils ont 3 neurones pour 6 », la liste est longue.

Dans le cadre de l'enquête, pas moins de 35 personnes, pompiers volontaires et professionnels, ont été entendues et une trentaine incriminent directement le lieutenant colonel Delhomme, décrit par l'expert-psychiatre comme quelqu'un ayant une « propension à rabaisser. Il est théâtral, souvent manipulateur, la moindre critique est une atteinte narcissique intolérable, il prend un plaisir malin à humilier pour soulager sa mésestime de soi ».

A la barre, le lieutenant colonel Delhomme s'expliquait, en réitérant les mêmes erreurs et en faisant ce pour quoi il était jugé aujourd'hui : « Lui il tape sur sa femme et n'a pas de compte en banque, lui est confus mais je n'en attendais pas moins, lui il nous volait de l'essence » mais admettait tout de même : « J'étais sévère et autoritaire, perfectionniste, mais jamais insultant ».

Grand absent des débats en revanche, le Colonel Sorieul, ancien Directeur du SDIS 08, qui avait dénoncé les faits suite à une demande de protection fonctionnelle d'une des victimes et qui officie aujourd'hui dans l'Aisne.

Dans cette affaire, si Morgane Revel, Procureur de la République, a requis 8 mois de prison avec sursis, l'interdiction définitive d'exercer cette fonction et une inéligibilité de 5 ans à l'encontre du prévenu, les victimes souhaitaient avant tout être reconnues comme tel.

Explications d'un des avocats de la partie civile, Maître Xavier Médeau, pour les intérêts d'un des 4 pompiers et du syndicat CGT

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 13 janvier prochain mais chacune des parties a d'ores et déjà affirmé son intention de faire appel, la Défense en cas de condamnation de son client, et la partie civile en cas de relaxe du Lieutenant-Colonel Delhomme. Cette affaire est donc loin d'être terminée.

Deux interviews sont disponibles pour cet article

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