Les enjeux d'une fusion des hôpitaux du GHT Nord Ardennes après le plan performance de l’ARS.

Ce mercredi, le Comité de Défense des Hôpitaux de Proximité des Ardennes organisait une réunion d'information à Mouzon. A L’ordre du jour : « les risques d'une fusion des hôpitaux du Groupement Hospitalier du Territoire, à savoir Charleville-Mézières, Sedan, Fumay et Nouzonville. »

Après la signature d'un plan performance avec l'ARS en juillet dernier, l'ARS propose désormais de fusionner les différents hôpitaux de proximité afin de ne former qu'une seule et même structure multisite, notamment sur le plan financier.

L'Agence Régionale de Santé a donc demandé aux comités de surveillance et aux conseils municipaux de ces différents centres de soins de voter, pour ou contre cette fusion. Ce vote n'est en réalité qu'un avis consultatif.

A ce jour, le conseil municipal de Charleville-Mézières a voté pour à la majorité. Lors du conseil municipal, Boris Ravignon avait estimé que « ne pas accepter cette fusion financière, ce serait abandonner Sedan ».

Le comité de surveillance de Nouzonville s'est lui majoritairement abstenu (9 abstentions et 1 pour), malgré « l'engagement écrit de l'ARS de maintenir la blanchisserie et la cuisine pendant 10 ans ».

Le conseil municipal de Sedan se réunira quant à lui le 1er avril prochain afin de voter ou non cette fusion.

Le Comité de Défense des Hôpitaux de Proximité appelle de son côté à la vigilance, puisque différents points de ce plan de performance ne sont pas certains d'aboutir : « suppression de services supplémentaires à Sedan, masquée par la mise en place de consultations dans de nouvelles spécialités telles que l'oncologie ou la dermatologie, ou encore un recrutement de médecins en suffisance qui ne se fait pas, en raison d'une politique nationale de numerus clausus non résolue. »

Claudette Moraine, Présidente du Comité de Défense des Hôpitaux de Proximité des Ardennes, revient sur les enjeux de cette fusion pour certains services, comme la maternité de Sedan, à nouveau menacée

De son côté, l'ARS explique aux élus que la fusion aboutirait à un équilibre financier, notamment entre Charleville et Sedan. Les deux structures étant déficitaires, le Comité de Défense et les professionnels se demandent comment l'équilibre peut se faire. Qu'en est-il des usagers et des professionnelles ?

Explications de Claudette Moraine

Reste donc à attendre le vote de la ville de Sedan. En janvier dernier, lors de sa cérémonie des vœux, le maire de Sedan s'était exprimé sur les services publics, et notamment l'hôpital, expliquant « qu'il ne ferait plus aucune concession et se battrait pour le maintien des services et des conditions de travail au sein de ces services. «

Pendant ce temps ce lundi la commission spécialisée de l’offre de soins de l’ARS du Grand Est a rendu un avis favorable à la fusion des 4 hôpitaux en un seul établissement au 1er janvier 2020.