Dossier Artisanat d'art : Le Moulin à Couleurs, une des deux dernières entreprises en France à créer des pigments de couleurs naturelles
Le Moulin à Couleurs a vu le jour en 1866, à Ecordal. Les moulins tournaient grâce à la force hydraulique de la Foivre, ruisseau longeant le site, et écrasaient les terres extraites de carrières se trouvant sur les Crêtes Préardennaises. Il appartenait à la famille Boizet et est resté une entreprise familiale jusqu'en 1992 ; les enfants de l'exploitant n'ayant pas voulu reprendre, le Moulin a été racheté par Bernard Poix, se formant pendant deux ans auprès de l'ancien gérant. A sa mort brutale en 2002, c'est son fils Emmanuel, comptable, qui a décidé de poursuivre l'activité.
La terre de sienne est donc extraite à Ecordal et est soit séchée à 200 degrés, pour une couleur jaune, soit brûlée à 700 degrés, pour une couleur rouge. L'oxyde de fer présent dans la terre fait ressortir la couleur dans les enduits. Le Moulin propose cependant une large gamme de couleurs naturelles : l'ardoise vient de Rimogne, dans les Ardennes, l'ocre vient de Bourgogne, le rouge vient des Indes et le noir d'Allemagne. Il est aussi revendeur de couleurs synthétiques.
La terre extraite est entreposée pendant un an afin de sécher un maximum naturellement, puis elle est séchée ou brûlée avant d'être broyée, de manière à obtenir une poudre plus fine que de la farine. Le Moulin crée 200 tonnes de pigments à l'année, toute couleur confondue, d'avril à septembre. Les ventes se font elles, toute l'année, en direct ou via internet.
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