Le procès de Keyshawn Harlequin, accusé du meurtre atroce de sa compagne Émilie le jour de la Saint-Sylvestre s’ouvre ce lundi devant la cour d'assises des Ardennes
Trois ans après le drame, la cour d’assises des Ardennes va juger à partir de ce lundi 6 octobre Keyshawn Harlequin, 28 ans, accusé d’avoir poignardé à mort sa compagne Émilie, 23 ans, dans la nuit du 31 décembre 2022. Un crime d’une violence extrême, commis en présence de quatre enfants, dont deux étaient ceux de la victime. L’homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour « meurtre par conjoint en récidive ».
Les faits se sont déroulés au domicile du couple, à Charleville-Mézières. Selon les éléments de l’enquête, une dispute avait dégénéré après qu’Émilie ait révélé à son compagnon qu’elle souffrait d’une maladie sexuellement transmissible. Sous l’emprise de la colère, Keyshawn Harlequin s’en prenait alors à elle avec une sauvagerie rare : trente blessures par arme blanche, infligées avec deux couteaux différents. Malgré les tentatives de secours, Émilie succombait à ses blessures quelques heures plus tard.
Quatre enfants, âgés de 2 à 10 ans, assistaient, impuissants, à la scène. Deux d’entre eux étaient les propres enfants de la victime. Les secours, alertés par un voisin, découvraient un tableau d’horreur : la jeune femme gisant dans une mare de sang, tandis que l’accusé, couvert de traces de lutte, était interpellé sur place. Il reconnaissait immédiatement les faits lors de sa garde à vue, sans pour autant exprimer de remords clairs.
Keyshawn Harlequin n’en est pas à sa première confrontation avec la justice. Son casier judiciaire est lourd : complicité de meurtre (condamnation antérieure), violences avec arme, trafic de stupéfiants. Bien qu’ayant purgé l’intégralité de ses peines, son passage à l’acte meurtrier, dans un contexte de violences conjugales, a choqué l’opinion publique et relancé le débat sur l’efficacité du suivi des multirécidivistes. D’autant que la victime avait retiré une plainte pour violences quelques mois avant le drame – un schéma malheureusement récurrent dans les affaires de féminicides.
« Ce dossier illustre tragiquement les failles du système », déclarait en 2023 Matthieu Bourrette, alors procureur de la République de Reims.
Ce procès s’ouvre ce lundi 6 octobre, dans un contexte national alarmant : en France, près de 200 femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. L’affaire Émilie, par sa brutalité et son caractère évitable, pourrait devenir un symbole des échecs de la protection des victimes.
Verdict attendu le 9 octobre.






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