L'échange de véhicules ne se passe pas comme prévu, 3 individus tentent de se faire justice avec des armes factices

Le 10 mars à Mouzon, plus précisément sur l'ancienne commune d'Amblimont, Guillaume (25 ans), Sébastien (42 ans) et Enzo (20 ans), se rendaient chez un professionnel automobile, armés d'armes factices, pour récupérer des clés de voiture. Selon les explications des uns et des autres, un échange de véhicules aurait dû se faire entre Guillaume, propriétaire d'une BMW série 1, et un salarié du garage, qui devait fournir un véhicule de type Clio, ainsi que 500 euros en échange de la BMW. Mais le temps que Guillaume contrôle l'état de la Clio, qui arrive sans immatriculation ni contrôle technique, le salarié du garage s'enfuit au volant de la BMW.

Accompagné de ses amis, Guillaume est donc venu à Amblimont récupérer son véhicule, car la Clio est loin d'être dans l'état qu'on lui a décrit. Munis d'un fusil 12mm à canon scié, non chargé, d'une kalachnikov dépourvue de batterie et d'un pistolet Airsoft, les 3 complices menacent le salarié, tout en réclamant les clés. Mais ce dernier ne les a pas, et il n'ose pas leur dire, préférant les « balader » pendant plusieurs minutes. Énervés par la situation, les 3 hommes tirent sur les pare-brises de 3 véhicules entreposés sur place, jusqu'à ce qu'ils comprennent que les clés de la BMW ne sont pas au garage. Ils décident alors de partir, avant d'entendre « A terre ! A terre ! » et de se retrouver encerclés par un déploiement impressionnant de gendarmes. Les 3 individus, ainsi que 2 mineurs qui les accompagnent, sont interpellés.

Les trois mis en cause majeurs ont été jugés ce vendredi, en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières. Guillaume, le conducteur, qui n'était pas armé mais auteur de messages au vocabulaire fleuri et menaçant, a été condamné à 5 mois d'emprisonnement pour menace de destruction dangereuse pour les personnes avec ordre de remplir une condition et menace de mort avec ordre de remplir une condition. Enzo, le plus jeune, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violence sous la menace d'une arme, sans incapacité, ainsi que transport et port sans motif légitime d'arme. Quant à Sébastien, qui admet avoir eu l'idée de cette expédition, avec 10 condamnations à son casier judiciaire, dont 2 réhabilitées, il a été condamné à 8 mois d'emprisonnement, sous le régime de la détention à domicile sous surveillance électronique pour violence sous la menace d'une arme, sans incapacité, ainsi que transport et port sans motif légitime d'arme et dégradation de bien.

Quant au salarié peu scrupuleux, il s'est bien gardé de venir à l'audience, de se porter partie civile ou de demander des dommages et intérêts.... Il peut continuer à travailler tranquillement, puisque le tribunal a également ordonné à chacun des 3 mis en cause une interdiction de contact avec la « victime » pendant 3 ans.