Déchaînement de violence pour s'être vu refuser une cigarette, deux jeunes condamnés à de la prison ferme

Alexandre, 24 ans, et Emerick, 23 ans, étaient jugés ce lundi 7 octobre devant le tribunal correctionnel pour violences aggravées (en réunion et en état d'ivresse).

Le 2 mars dernier, le Centre de Supervision Urbaine déclenchait une intervention de la police municipale sur les lieux d'une rixe, à Charleville-Mézières. A l'arrivée des agents, un homme est au sol et deux individus, alcoolisés, sont identifiés par des témoins comme les auteurs des coups sur la victime. La police municipale confiait ces deux individus à leurs collègues de la police nationale.

Les témoins étaient entendus. Ce soir-là, vers 23h50, une altercation aurait éclaté car la victime, un homme "qui aurait pu être leur père", aurait refusé une cigarette à l'un des prévenus. Alors qu'il tournait les talons, les deux jeunes l'auraient agrippé par le bras, l'auraient jeté sur la voiture dont ils descendaient et l'auraient frappé alors que l'homme, acculé, tombait au sol. Un couple, témoin de la scène, voyant l'homme « se faire fracasser », était intervenu pour mettre fin à l'altercation.

La victime, gravement blessée, était transportée à l'hôpital, souffrant d'un traumatisme facial sévère, nécessitant une intervention chirurgicale : « 4 fractures au niveau de la face, des dents cassées, des plaies saignantes au niveau du crâne ». La victime bénéficiait d'une ITT de 40 jours. « Un véritable lynchage de ces jeunes et, sans l'intervention du couple, dont l'épouse même s'est placée entre eux et mon client, nous ne serions pas devant votre tribunal aujourd'hui » précisait Maître Sylvie Riou-Jacques, avocate de la victime.

La substitut du Procureur, devant ces deux jeunes reconnaissant les faits mais n'ayant aucune explication à donner, précisait : « Nous n'avons pas affaire à de grands délinquants, mais devant la gravité des faits et ce déchaînement de violence, je requiers 12 mois d'emprisonnement, dont 6 assortis d'un sursis probatoire d'une durée de 2 ans, avec obligation de soins concernant l'alcool et de travail, obligation d'indemniser la victime et une interdiction de contact avec cette dernière ».

Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu les deux mis en cause coupables et les a condamnés à la peine de 24 mois d'emprisonnement, dont 12 avec sursis.