Trafic de stupéfiants à Rethel : les auteurs condamnés à de la prison ferme

La période de mai à décembre 2022 a connu une intense activité en matière de stupéfiants entre Rethel et Charleville-Mézières. A l’origine de ce trafic, trois Rethélois dont Brandon, l’instigateur. Il ne possède pas de permis de conduire. Il se fait emmener à la Ronde Couture à Charleville-Mézières pour son approvisionnement en cocaïne, héroïne, cannabis. Joachim et Jordan assurent tour à tour cette tâche.

Ces mouvements inhabituels intriguent les Rethélois. La police municipale en informe la gendarmerie. Ce service de l’Etat met en place son système de surveillance. Notamment les écoutes téléphoniques. Le trafic est ainsi mis au jour et les trois personnes impliquées sont arrêtées et placées en détention provisoire. Leur comparution devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières ce jeudi a clarifié les rôles et les parcours. Brandon (11 mentions au casier judiciaire) a reconnu l’usage illicite, le transport, la détention non autorisée, l’offre ou la cession, l’acquisition de stupéfiants.

Son acolyte Joachim (18 condamnations) considère les quinze trajets effectués entre Rethel et Charleville-Mézières comme un service rendu à “un ami d’enfance”. Mais un service rendu avec une voiture volée et portant une fausse plaque d’immatriculation. Un recel qui s’ajoute aux autres délits pour cet homme de 33 ans.

“Le rôle le moins important” selon le substitut du procureur de la République, est celui de Jordan. Si ce dernier reconnaît avoir conduit son ami à Charleville-Mézières, ce trentenaire (5 mentions au casier judiciaire) précise : “J’ai fait seulement quatre voyages avec lui et ce n’est pas moi qui conduisais, c’était ma copine”. Avec de grands gestes dans le box et la voix tremblante, il déclare n’avoir jamais vendu de stupéfiants et insiste sur sa volonté de quitter Charleville-Mézières et Rethel pour s’éloigner du milieu de la drogue.

Après avoir établi le degré de responsabilité, le représentant du ministère public a requis à l’encontre de Jordan une peine de seize mois d’emprisonnement dont dix assortis d’un sursis probatoire avec obligations de soins et de travail, entre autres. A l’encontre de Joachim : 24 mois dont 12 avec sursis probatoire renforcé assorti de l’obligation de soins notamment. Et pour Brandon, 24 mois dont huit avec sursis probatoire renforcé de deux ans au cours desquels il devra se soigner et travailler. Trois avocats ont tour à tour plaidé la clémence des juges pour leurs clients respectifs.

Après en avoir délibéré, la présidente du tribunal correctionnel Camille Ruhlmann et ses assesseurs ont rendu leur jugement en tenant compte des arguments de la défense. Ils ont prononcé la relaxe pour ce qui est du transport et de la détention de stupéfiants du 1er mai au 14 septembre. Pour les autres délits, Brandon écope de 24 mois dont huit assortis de sursis probatoire de deux ans avec obligation de soins. Il retourne en détention et le sursis de deux mois prononcé au cours d’un précédent jugement est révoqué.

Joachim prend 12 mois dont six avec sursis probatoire de deux ans. Quant à Jordan, le tribunal le condamne à 10 mois dont six avec sursis probatoire de deux ans avec entre autres obligations celle de se soigner. Le sursis de deux mois? qui faisait planer l’épée de Damoclès au-dessus sa tête? est révoqué. Toutefois, il exécutera sa peine sous bracelet électronique.