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Tom Gregory - Never Look Back

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Tom Gregory
Never Look Back

Vol avec violence à Fumay : les auteurs condamnés à trois ans d’emprisonnement

26/01/2023 - 20:21 - Rédigé par René Ait Braham et Samuel Thioliére

 Vol avec violence à Fumay : les auteurs condamnés à trois ans d’emprisonnement

Dans le box des détenus, deux jeunes hommes âgés de 18 et 21 ans. Deux attitudes différentes. D’un côté Roméo, plus disert, sûr de lui, arrogant, voire provocateur. De l’autre, Antoine, timide, hagard, inquiet, naïf, noyant de temps en temps la fin de ses explications dans des sanglots.

Ils comparaissaient ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières pour “ vol avec violence ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours…”. A cela s’ajoutent le “ transport sans motif légitime d’arme blanche ou incapacitante de catégorie D” pour l’un et “ le port sans motif légitime d’arme blanche” pour l’autre.

Le 5 janvier dernier à Fumay, une voiture sans permis s’arrête devant une boulangerie. Deux des trois occupants , dont un mineur , s’introduisent dans le magasin. Le majeur, encagoulé, pointe une arme vers la boulangère. Cette dernière tente de s’accrocher à l’espoir de rester en vie. Elle se cache, mais l’individu se fait plus menaçant. Il renverse une partie des marchandises sur elle, s’empare de la caisse. Accompagné du mineur, il va rejoindre le troisième complice resté dans la voiture.

Un témoin repère le véhicule du mal et en relève les caractéristiques. Un autre se lance à la poursuite des “braqueurs”. Alertée, la gendarmerie parvient sans coup férir à identifier les malfaiteurs. La perquisition effectuée au domicile de deux majeurs permet de retrouver la caisse déjà vidée de son contenu. Une recette de 150 euros que les trois compères se sont partagées.

Placés en détention provisoire, les deux majeurs reconnaissent les faits et expliquent leurs responsabilités. Antoine était le chauffeur. “Je me suis fait manipuler parce que j’avais une voiture” marmonne-t-il entre deux sanglots.

Roméo, lui, apparaît comme l’instigateur incontesté. “J’ai rencontré le mineur à la gare de Charleville-Mézières. Il m’a dit qu’il avait faim et qu’il couchait dehors. Je l’ai hébergé et il m’a dit qu’il voulait faire quelque chose pour avoir de l’argent”. La première idée pour Roméo : monter une opération pour répondre à ce besoin. Il prépare la logistique : vêtements, cagoule, essence pour mettre le feu à l’établissement après le braquage. Une première boulangerie est proposée.

Roméo refuse d’y commettre son forfait parce que sa copine y travaille. La deuxième est alors visée, celle dans laquelle la victime travaille pour le compte de l’AFEIPH (Association pour la formation, l’emploi et l’insertion des personnes handicapées).

Aux juges, ce jeune homme de 18 ans déclare avoir fait cela pour “rendre service au mineur”. Et de fil en aiguille, il élève la voix, se lance dans une logorrhée qui traduit sa nervosité. Pour la sérénité de l’audience, le tribunal ordonne son expulsion.

Le calme revenu, la vendeuse de la boulangerie et l’ASSO AFEIPH, par l’intermédiaire de leurs avocats respectifs, ont pu présenter leurs requêtes.

Aux yeux du substitut du procureur de la République, “les faits sont extrêmement violents. La victime a cru qu’elle allait mourir”. Ainsi a-t-il demandé aux juges de condamner Roméo à trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis et Antoine à trois ans dont deux avec sursis. Et que les deux soient maintenus en détention. Les avocats de la défense ont plaidé l’indulgence.

Le tribunal a rendu son jugement presque conforme aux réquisitions du ministère public. Roméo, revenu dans la salle d’audience, écope de trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis probatoire de deux ans assortis d’obligations de travailler, de se soigner, de réparer les dommages causés à l’intérieur de la boulangerie, de ne plus porter d’arme pendant cinq ans…Le sursis de deux mois est révoqué.

Antoine, lui, est condamné à trois ans dont deux avec sursis probatoire assorti des mêmes obligations. Tous les deux sont maintenus en détention. Quant au mineur, il comparaîtra prochainement devant le tribunal pour enfants.


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